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Tentative d'explication de la différence entre l'âme et l'esprit (âme pensante)

Mots-clés : âme, tiraillement, trialité, sérénité, Platon, Freud, soufisme, spiritualité islamique.

Introduction
Au-delà de la matière : la réflexion coranique sur la vie et l’existence
Depuis des millénaires, philosophes et penseurs se sont efforcés de déchiffrer les mystères de l’âme humaine. De la tripartition platonicienne aux arcanes de l’inconscient freudien, les modèles se sont succédé, chacun apportant son éclairage sur les forces qui nous animent. Pourtant, dans cette quête de compréhension, une dimension essentielle semble souvent avoir été sous-estimée : celle du tiraillement de l’âme pensante comme chemin inéluctable vers l’accès à la Sérénité, sa victoire ultime.
Cet article propose une exploration de cette question fondamentale à travers le prisme du Coran, en mettant en lumière une distinction cruciale entre er-Ruh (l’Esprit primordial) et la Nafs (l’âme individuelle pensante ou la psyché). Cette différenciation, souvent source de confusion, est pourtant essentielle pour appréhender la responsabilité humaine et la finalité de l’existence.
Précision terminologique fondamentale : er-Ruh et al-Nafs
Il est impératif de clarifier d’emblée deux concepts centraux qui structurent notre analyse :
Er-Ruh (الرُّوحُ – l’Esprit primordial) : Le Coran (17:85) aborde er-Ruh comme une entité d’origine divine, un mystère dont la connaissance pleine et entière nous échappe :
« وَيَسْأَلُونَكَ عَنِ الرُّوحِ قُلِ الرُّوحُ مِنْ أَمْرِ رَبِّي وَمَا أُوتِيتُم مِّنَ الْعِلْمِ إِلَّا قَلِيلًا »
« Et ils t’interrogent au sujet d’er-Ruh. Dis : “Er-Ruh relève de l’ordre de mon Seigneur. Et il ne vous a été donné que peu de connaissance.” »
Er-Ruh est ainsi saisie comme le souffle primordial de Dieu, pure, immaculée et immortelle. Elle est le dénominateur commun de tous les êtres humains, tels un système d’exploitation ou des logiciels de base (ex. : Word, PowerPoint) préinstallés, identiques et inaltérables sur chaque appareil (être humain), permettant leur fonctionnement fondamental. Elle est l’essence même de l’existence, un don divin, pur et sans altération.
Al-Nafs (النَّفْسُ – l’Âme individuelle/la Psyché) : Contrairement à er-Ruh, al-Nafs est l’entité qui se forme lorsque erRuh s’unit au corps pour donner naissance à un être humain. Ce célèbre constat selon lequel l’homme devient véritablement un être humain lorsqu’il y a jonction entre er-Ruh (le souffle divin) et le corps est largement admis par de nombreux doctes musulmans. Il s’appuie sur les versets coraniques (notamment 15:29 et 38:72) qui décrivent Allah insufflant Son esprit dans Adam, après l’avoir façonné. Certains exégètes, comme Fakhr al-Dîn al-Râzî, ainsi que de nombreux soufis (dont Ibn Arabi), ont insisté sur cette idée fondamentale : ce n’est qu’à partir de l’abouchement d’er-Ruh avec le corps que naît al-Nafs, et qu’apparaît ainsi l’homme en tant qu’être vivant, conscient, responsable et redevable de ses actes. C’est la genèse de la personnalité, la psyché, l’âme pensante et interagissante, c’est-à-dire celle qui est dotée de conscience, de libre arbitre et de désirs, incarnant l’essence même du principe de l’individuation. C’est cette Nafs qui sera jugée le Jour de la Résurrection (Coran 29:57) :
« كُلُّ نَفْسٍ ذَائِقَةُ الْمَوْتِ ثُمَّ إِلَيْنَا تُرْجَعُونَ »
« Toute Nafs goûtera la mort. Ensuite c’est vers Nous que vous serez ramenés. »
Al-Nafs est donc mortelle dans le sens où elle expérimente la mort physique, mais elle est celle qui sera ressuscitée et redevable devant Dieu. Elle représente l’identité unique de chaque individu, façonnée par ses choix et ses expériences, tel un ordinateur personnalisé par l’utilisateur avec ses propres données et réglages. C’est dans cet esprit de distinction fondamentale que nous allons examiner les profondes similitudes structurelles et fonctionnelles entre la Terre et l’Homme, révélant une cohérence divine dans la Création, avant de revenir à la notion de tiraillement d’al-Nafs vers la Sérénité.
La Terre et l’Homme : deux systèmes autonomes et interdépendants
Poursuivant les parallèles, il est crucial de souligner que la Terre et l’Homme sont présentés comme des systèmes indépendants, autonomes et parfaitement autorégulés, ne nécessitant aucune intervention « extraterrestre » au sens d’une force externe constante. La perfection de leur conception réside dans leur capacité intrinsèque à maintenir leur équilibre et à se développer.
2.1. Similarités structurelles et compositionnelles : Une preuve tangible de cette connexion réside dans leurs compositions. La Terre est composée d’éléments variés et d’environ 70 % d’eau. De manière frappante, le corps humain est également principalement constitué d’eau (environ 70 %) et de minéraux que l’on retrouve dans la croûte terrestre. Cette similarité n’est pas fortuite ; elle souligne une origine commune et une cohérence dans la création où des principes fondamentaux sont appliqués à différentes échelles. Le Coran insiste sur la création de l’homme à partir de la « boue » ou de la « terre », renforçant ce lien fondamental.
2.2. La Terre comme système holistique : Il est essentiel de comprendre que la Terre ne se limite pas à sa masse solide. Son dôme atmosphérique, les océans, le Soleil et l’influence des corps célestes (comme la Lune pour les marées) font partie intégrante de son système. Sans ces éléments interdépendants, la Terre ne pourrait soutenir la vie. Le Soleil, en particulier, est la source d’énergie vitale qui anime tous les cycles terrestres.
2.3. L’Homme comme microcosme : De la même manière, l’être humain est un système autorégulé complexe. Ses fonctions biologiques sont maintenues par des processus homéostatiques internes (comme la régulation de la température corporelle). Mais au-delà du physique, l’homme est également un système spirituel qui, comme la Terre, dépend de son environnement pour sa subsistance et son épanouissement (air, eau, nourriture, mais aussi les interactions sociales et spirituelles). Si l’un de ces éléments vitaux est retiré, le système (Terre ou Homme) ne peut « vivre » ou fonctionner pleinement.
2.4. Er-Ruh et l’Heure « H » de la finitude :
Dieu, tout comme Er-Ruh ou la mort terrestre, a gardé secrète la connaissance du moment exact de la fin du monde, soulignant que cette connaissance Lui appartient exclusivement et qu’elle viendra de manière soudaine (respectivement sourate Al-A’raf, verset 187 et sourate Ta-Ha, verset 15) :
 »يَسْأَلُونَكَ عَنِ السَّاعَةِ أَيَّانَ مُرْسَاهَا قُلْ إِنَّمَا عِلْمُهَا عِندَ رَبِّي لَا يُجَلِّيهَا لِوَقْتِهَا إِلَّا هُوَ ثَقُلَتْ فِي السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ لَا تَأْتِيكُمْ إِلَّا بَغْتَةً يَسْأَلُونَكَ كَأَنَّكَ حَفِيٌّ عَنْهَا قُلْ إِنَّمَا عِلْمُهَا عِندَ اللَّهِ وَلَٰكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لَا يَعْلَمُونَ « 
« Ils t’interrogent au sujet de l’Heure : “Quand arrivera-t-elle ?” Dis : “Sa connaissance n’est qu’auprès de mon Seigneur. Lui seul la manifestera en son temps. Elle pèsera lourd dans les cieux et sur la terre. Elle ne viendra à vous que de manière soudaine.” Ils t’interrogent comme si tu en étais bien informé. Dis : “Sa connaissance n’est qu’auprès d’Allah. Mais la plupart des gens ne savent pas.” »
« إِنَّ السَّاعَةَ آتِيَةٌ أَكَادُ أُخْفِيهَا لِتُجْزَىٰ كُلُّ نَفْسٍ بِمَا تَسْعَىٰ  »
« L’Heure va certes arriver. Je la cache à peine, pour que chaque Nafs soit rétribuée selon ses efforts. »
La Tripartition de l’Âme : un théâtre des forces intérieures
Reprenons le cadre classique pour mieux le transcender. Platon, avec sa vision tripartite de l’Âme, nous offrait déjà un aperçu de cette dynamique :
3.1. L’Âme platonicienne :
L’Epithumia (le désir, la convoitise) : Cette part « chair » de l’âme, siège des appétits et des passions, est notre force vitale brute. Puissante et malléable, elle peut nous entraîner, si elle n’est pas régulée. Cette catégorie de personnes, souvent manipulable, est nourrie par la satisfaction de leurs désirs.
Le Logistikon (la raison, l’intellect) : L’esprit pur, capable d’accéder au monde des Idées. Sa fonction est d’ordonner et d’acquérir une certaine crédibilité. Cependant, une rationalité déconnectée de l’action ou de l’humain peut devenir stérile, voire vaine dans sa froideur, incarnée par des technocrates dont la rationalité est souvent hypothétique et qui limitent inconsciemment leur accès au génie et au fédéralisme populaire transcendant.
Le Thumos (le souffle, le courage, la volonté) : C’est le « cœur », la force irascible qui maintient l’équilibre entre le désir et la raison. Pour notre analyse, c’est la composante cruciale, celle qui devrait guider nos Cités et nos organisations vers le plein épanouissement, car elle incarne la détermination et la résilience face aux défis sociétaux majeurs. Cette catégorie devrait prendre les commandes dans la Cité moderne, étant la seule capable de rassembler et d’agir dans l’intérêt supérieur de tous.
Ces trois composantes sont en constante interaction, souvent en tension. Platon lui-même soulignait qu’un excès de l’une ou l’autre menait au déséquilibre et à la souffrance.
De manière étonnamment similaire, le modèle freudien, avec le Ça, le Moi et le Surmoi, dépeint une psyché tiraillée entre les pulsions primaires, la réalité et les impératifs moraux intériorisés. La santé mentale, dans cette optique, est le résultat d’un Moi constamment en négociation, cherchant un équilibre précaire.
Al-Nafs au prisme de l’islam : Un tiraillement existentiel
Le Coran décrit plusieurs états d’al-Nafs, illustrant parfaitement ce « tiraillement » existentiel et permanent :
Al-Nafs al-Ammarah bi’s-Su’ (النَّفْسُ الأَمَّارَةُ بِالسُّوءِ – l’âme instigatrice du mal) :
C’est l’équivalent de l’Epithumia platonicienne ou du Ça freudien. C’est la part d’al- Nafs qui nous pousse vers nos désirs égoïstes et les passions, souvent sans considération morale. C’est l’impulsion brute, le terrain de l’égoïsme. Notre vision soutient que cette Nafs al-Ammarah bi’s-Su’ n’est pas une manifestation divine (contrairement à certaines interprétations d’Ibn Arabi), mais bien l’œuvre d’Iblis, dont la mission unique sur Terre est de se constituer l’ennemi invisible de l’Homme.
La « Trialité » : Dépasser le Dualisme pour la Condition humaine
Le concept de « Trialité » que nous introduisons est une approche novatrice qui cherche à dépasser la dualité (bien/mal, sacré/profane) sans pour autant la dissoudre dans une unicité perçue comme trop englobante pour la condition humaine. Tandis que des traditions comme celles des Guénoniens ou d’Ibn Arabi mettent l’accent sur l’Unicité (Tawhid) divine, nous réservons cette Unicité fondamentale à Dieu seul. Notre « Trialité » est une tentative de rendre compte de la complexité de l’expérience humaine face à des forces antagonistes.
4.1. Vision des trois Forces : Un cadre éthique et métaphysique
Les trois Forces que nous identifions sont : la voie du Seigneur (guidance, miséricorde), celle de Satan (égarement, tentation), et une troisième voie implicite : celle de l’Homme au milieu, ou la dynamique générée par leur interaction.
Le rôle de Satan (Iblis) : Notre interprétation forte de la lutte spirituelle permanente est que Satan a pour rôle unique de « dévoyer par tous les moyens l’Homme », qui est à la fois un réceptacle et un réflecteur (un cataphote), grâce à son libre arbitre, son unicité et ses facultés de discernement. Cette vision, bien que différente de certaines approches plus complexes qui voient Satan comme un aspect de la manifestation divine, est plus directe et morale, et elle est fermement étayée par le Coran :
 Coran 7:18 :
« قَالَ اخْرُجْ مِنْهَا مَذْءُومًا مَّدْحُورًا ۖ لَّمَن تَبِعَكَ مِنْهُمْ لَأَمْلَأَنَّ جَهَنَّمَ مِنكُمْ أَجْمَعِينَ  »
« [Allah] dit : “Sors de là, déshonoré, banni. Quiconque te suivra parmi eux, Je remplirai l’Enfer de vous tous.” »
(Coran 7:16-17)
« قَالَ فَبِمَا أَغْوَيْتَنِي لَأَقْعُدَنَّ لَهُمْ صِرَاطَكَ الْمُسْتَقِيمَ  »
 »ثُمَّ لَآتِيَنَّهُم مِّن بَيْنِ أَيْدِيهِمْ وَمِنْ خَلْفِهِمْ وَعَنْ أَيْمَانِهِمْ وَعَن شَمَائِلِهِمْ ۖ وَلَا تَجِدُ أَكْثَرَهُمْ شَاكِرِينَ «
« Il dit : “Puisque Tu m’as mis en erreur, je m’assiérai pour eux sur Ton droit chemin, puis je les assiégerai de devant, de derrière, de leur droite et de leur gauche. Et Tu ne trouveras pas la plupart d’entre eux reconnaissants.” »
 Coran 2:169 :
« إِنَّمَا يَأْمُرُكُم بِالسُّوءِ وَالْفَحْشَاءِ وَأَن تَقُولُوا عَلَى اللَّهِ مَا لَا تَعْلَمُونَ »
« Il ne vous commande que le mal et la turpitude (Al-Fahshaa), et de dire sur Allah ce que vous ne savez pas. »
Dès lors, peut-on reprocher à Iblis de vouloir égarer les fils d’Adam ? S’agissant de sa seule mission qu’il s’est lui-même assignée, il se doit de l’assurer avec brio, même s’il sait que la foi en Dieu est la Vérité immaculée :
 Coran 14:22 :
» وَقَالَ الشَّيْطَانُ لَمَّا قُضِيَ الْأَمْرُ إِنَّ اللَّهَ وَعَدَكُمْ وَعْدَ الْحَقِّ وَوَعَدتُّكُمْ فَأَخْلَفْتُكُمْ ۖ وَمَا كَانَ لِيَ عَلَيْكُم مِّن سُلْطَانٍ إِلَّا أَن دَعَوْتُكُمْ فَاسْتَجَبْتُمْ لِي ۖ فَلَا تَلُومُونِي وَلُومُوا أَنفُسَكُم ۖ مَّا أَنَا بِمُصْرِخِكُمْ وَمَا أَنتُم بِمُصْرِخِيَّ ۖ إِنِّي كَفَرْتُ بِمَا أَشْرَكْتُمُونِ مِن قَبْلُ ۗ إِنَّ الظَّالِمِينَ لَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ«
« Et quand tout sera accompli, le Diable (Satan) dira : “Certes, Allah vous avait fait une promesse de vérité, tandis que moi, je vous ai fait une promesse que je n’ai pas tenue. Je n’avais aucune autorité sur vous si ce n’est que je vous ai appelés, et que vous m’avez répondu. Ne me faites donc pas de reproches ! Mais faites-en à vous-même. Je ne vous suis d’aucun secours, et vous ne m’êtes d’aucun secours ! Je vous renie de m’avoir jadis associé [à Allah] !” Certes, un châtiment douloureux attend les injustes. »
À noter que cette force maléfique agissante ne dispose d’aucun sentiment de contrition, d’où le défi lancé à son Créateur de dévoyer l’Homme par tous les moyens, ce qui place ce dernier dans une lutte sans merci, sa vie durant, contre le dilemme de la retenue, de la tempérance et/ou de la tentation.
Al-Nafs contrite : Un moteur de transmutation vers la Sérénité
Le Coran décrit al-Nafs non seulement dans sa propension au mal, mais aussi dans sa capacité à se réprimander et à s’apaiser, illustrant un processus de raffinement progressif.
Al-Nafs al-Lawwamah (النَّفْسُ اللَّوَّامَةُ – l’Âme pensante qui se réprimande) : Cette Nafs éprouve des remords et se blâme pour ses erreurs. Elle symbolise la conscience qui s’éveille, le début d’un processus de purification. Bien qu’elle ne soit pas encore parfaite, elle reconnaît ses fautes et marque le point de départ de la contrition bienveillante, apanage de l’Homme dans sa lutte interne. Le Coran (75 : 1-2) en jure par elle :
لَا أُقْسِمُ بِيَوْمِ الْقِيَامَةِ (1) وَلَا أُقْسِمُ بِالنَّفْسِ اللَّوَّامَةِ (2)
« Non ! Je jure par le Jour de la Résurrection ! Mais non ! Je jure par l’Âme qui ne cesse de se blâmer. »
6.2. Nafs al-Mutma’innah (النَّفْسُ الْمُطْمَئِنَّةُ – l’Âme apaisée/sereine) : C’est l’état le plus élevé où al-Nafs a trouvé la paix et la tranquillité en étant en harmonie avec elle-même et avec son Créateur. Elle a transcendé les tiraillements et les passions animés par le Tentateur et sa progéniture. L’Homme est donc au milieu d’un processus antagoniste où seule la « Trialité » le place comme non seulement un arbitre passif, mais un acteur souverain qui alterne malfaisance et bienfaisance dans une dynamique interne où sa pondération le place comme un être indépendant, interagissant pleinement avec les forces antagonistes qui l’influencent. Cette perspective d’al-Nafs contrite souligne qu’elle est un voyage, un processus de raffinement progressif, où le « tiraillement » n’est pas une anomalie, mais le moteur de sa transmutation vers la sérénité, recherchée inconsciemment.
6.3. La Contrition : deux chemins : La contrition, état profond de reconnaissance de ses propres fautes ou manquements, accompagnée d’une douleur intense, est un processus naturellement réparateur si elle n’est pas volontairement réprimée. Ce processus peut emprunter deux chemins distincts :
L’Âme pensante et contrite dans la Bienveillance : C’est le repentir sincère, la reconnaissance humble de ses erreurs. Cette douleur est une force purificatrice qui mène à la transformation, au désir de s’améliorer et de réparer les torts commis. C’est un pas essentiel vers la réconciliation avec soi-même et autrui. Faire un acte de bienfaisance volontairement peut même développer un sentiment de contrition de ne pas avoir fait mieux et davantage. C’est ce concept novateur, basé sur le sens même de la contrition positive, que nous introduisons par rapport à des penseurs qui ne privilégient que la contrition quand elle est issue d’un ou des actes répréhensibles. Ce mécanisme pendulaire (contrition dans le bien comme dans le mal) est le propre de l’Homme.
L’Âme contrite dans la Malveillance : Ici, la douleur n’est pas liée à la quête du bien, mais à l’amertume, au ressentiment ou au regret d’un échec stratégique plutôt qu’à la faute morale. Là, al-Nafs est brisée, mais, au lieu de chercher la lumière, elle s’enfonce dans le cynisme ou la justification de ses actes destructeurs commis. La contrition devient alors une blessure qui alimente un tiraillement, une conscience cherchant la rédemption ou justifiant l’acte condamnable accompli.
Le « tiraillement » de l’Âme est donc aussi le choix fondamental face à la contrition : vers le bien comme vers le mal !
La Science immanente et la Miséricorde divine : Une porte d’accès
Un concept crucial, qui sous-tend la possibilité d’accéder à des vérités profondes et à une connaissance supérieure, est la Miséricorde divine. Selon notre lecture du Coran, la science immanente (la Haqīqa ou connaissance ésotérique) n’est pas accessible sans la miséricorde.
 Coran, Sourate Al-Kahf (18:65), à propos d’Al-Khidr :
« فَوَجَدَا عَبْدًا مِّنْ عِبَادِنَا آتَيْنَاهُ رَحْمَةً مِّنْ عِندِنَا وَعَلَّمْنَاهُ مِن لَّدُنَّا عِلْمًا »
« Puis, ils trouvèrent l’un de Nos serviteurs à qui Nous avions donné une miséricorde de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous. »
 Coran, Sourate Al-Kahf (18:98), sur Dhul-Qarnayn :
« قَالَ هَٰذَا رَحْمَةٌ مِّن رَّبِّي ۖ فَإِذَا جَاءَ وَعْدُ رَبِّي جَعَلَهُ دَكَّاءَ ۖ وَكَانَ وَعْدُ رَبِّي حَقًّا »
« Il dit : “C’est une miséricorde de la part de mon Seigneur. Mais, lorsque la promesse de mon Seigneur viendra, Il le nivellera. Et la promesse de mon Seigneur est vérité.” »
Ces versets démontrent que la miséricorde est le préalable par excellence à l’octroi d’une connaissance et d’une puissance exceptionnelles. La science immanente, celle qui permet de voir au-delà des apparences et d’opérer dans le monde avec une sagesse transcendante, ne peut être appréhendée sans cette grâce divine. Elle n’est pas le fruit d’un intellect pur, mais d’une ouverture d’al-Nafs par la miséricorde d’Allah. Ceci nous mène à ce corollaire : « La Vérité (Haqīqa) est la mère de la Charia (la loi) », et non le contraire, comme le veulent certains rigoristes. L’histoire d’Al-Khidr et de Moïse en est la preuve éclatante. Al-Khidr agissait selon une vérité supérieure, indépendante de la loi formelle ou temporelle de Moïse (même s’il n’était pas encore pleinement révélé à l’époque de leurs interactions). La Haqīqa est une réalité antérieure et plus englobante que la Charia. L’Homme peut donc accéder à la Haqīqa par une voie directe, pourvu que la miséricorde divine – qu’il portera en lui envers l’Autre – lui en ouvre le chemin sans que la Charia soit un prérequis absolu pour cette perception première de la Vérité immanente. Ce constat révèle que l’Homme n’a pas encore atteint cette pureté qui le rendra ipso facto un être supérieur qui agit dans la « Trialité » de par son statut d’un être accompli et de ses facultés intrinsèques profondes encore inexplorées, en étant un acteur central dans ce qui est communément appelé dualisme. Est-il besoin d’insister ici sur l’épisode du Prophète Salomon (Suleyman) et de la reine de Saba (Bilqis), qui évoque une mention fascinante d’un homme, parmi les djinns et les animaux, doté d’une science particulière, qui a fait montre d’un exploit extraordinaire afin de satisfaire le vœu de son prophète Salomon, qui voulait que le trône de la reine de Saba lui fût apporté avant qu’elle n’arrivât à lui. Ainsi, deux personnages se proposèrent de faire valoir leurs pouvoirs devant une assemblée silencieuse :
Le Djinn (Ifrit min al-Jinn) : Un puissant djinn propose ainsi d’apporter le trône de la reine de Saba : « … avant que tu ne te lèves de ta place ! »
Or, celui qui avait une connaissance du Livre (Man ‘indahu ‘ilm min al-Kitab), se montra encore plus agile que l’Ifrit min al-Jinn, se proposant de ramener le trône en un clin d’œil. Si le Coran ne donne pas le nom de cet homme, la Tradition islamique l’identifie généralement à Asaf ibn Barkhiya, le propre vizir de Salomon. Ce qui nous interpelle ici, c’est la nature du personnage en question, qui put défier toutes les lois physiques de la nature. Voici le passage coranique en question, qui souligne la supériorité de la connaissance accordée par Dieu :
Sourate An-Naml (27), Versets 38-40 :
قَالَ يَا أَيُّهَا الْمَلَأُ أَيُّكُمْ يَأْتِينِي بِعَرْشِهَا قَبْلَ أَن يَأْتُونِي مُسْلِمِينَ (38) قَالَ عِفْرِيتٌ مِّنَ الْجِنِّ أَنَا آتِيكَ بِهِ قَبْلَ أَن تَقُومَ مِن مَّقَامِكَ وَإِنِّي عَلَيْهِ لَقَوِيٌّ أَمِينٌ (39) قَالَ الَّذِي عِندَهُ عِلْمٌ مِّنَ الْكِتَابِ أَنَا آتِيكَ بِهِ قَبْلَ أَن يَرْتَدَّ إِلَيْكَ طَرْفُكَ فَلَمَّا رَآهُ مُسْتَقِرًّا عِندَهُ قَالَ هَٰذَا مِن فَضْلِ رَبِّي لِيَبْلُوَنِي أَأَشْكُرُ أَمْ أَكْفُرُ وَمَن شَكَرَ فَإِنَّمَا يَشْكُرُ لِنَفْسِهِ وَمَن كَفَرَ فَإِنَّ رَبِّي غَنِيٌّ كَرِيمٌ (40)
« (Salomon) dit : « Ô notables ! Lequel d’entre vous m’apportera son trône avant qu’ils ne viennent à moi, soumis ? » (38)
Un ‘Ifrit (génie) d’entre les djinns dit : « Je te l’apporterai avant que tu ne te lèves de ta place : je suis fort et digne de confiance pour cela. » (39)
Celui qui avait une connaissance du Livre dit : « Je te l’apporterai avant que tu n’aies cligné de l’œil. » Quand Salomon le vit installé auprès de lui, il dit : « C’est de la grâce de mon Seigneur, pour m’éprouver si je suis reconnaissant ou si je suis ingrat. Quiconque est reconnaissant, ne l’est que pour lui-même ; et quiconque est ingrat… Mon Seigneur est Riche et Généreux. » (40) »
Ce passage est souvent cité pour illustrer la puissance de la connaissance divine et les miracles qu’Allah peut accorder à ceux qu’Il choisit, dépassant même les capacités des djinns. La vitesse à laquelle le trône est déplacé (« avant que tu n’aies cligné de l’œil ») est un signe extraordinaire de cette puissance, jamais explorer à ce jour.
L’Homme-Dieu : Une Singularité imprégnée du Divin
L’affirmation selon laquelle l’Homme est « dieu » en lui-même est certes audacieuse, mais mérite une exploration attentive, car elle touche aux fondements de notre compréhension théologique. Loin de suggérer une divinité au sens absolu d’Allah, qui est Unique et Incomparable, cette expression met en lumière la dignité inégalée de l’être humain.
Chaque individu est intrinsèquement unique, comme en attestent nos marqueurs biologiques irréfutables (ADN, empreintes digitales, iris, identité vocale, etc.), preuves matérielles d’une singularité qui s’étend à notre essence spirituelle devant Dieu. Le cœur de cette singularité réside dans le
Souffle divin. Le Coran décrit la création d’Adam, à qui Dieu a insufflé de Son Âme (par exemple, 15:29, 38:72 : « Puis, quand Je l’aurai harmonieusement formé et que Je lui aurai insufflé de Mon Esprit, jetez-vous devant lui, prosternés »). Ce souffle sacré confère à l’Homme la vie, la conscience, la raison, et surtout la capacité de connaître son Créateur. C’est ce qui l’élève au-dessus des autres créatures et lui confère le statut de khalifa (lieutenant ou vicaire) sur Terre.
En tant que reflet du Divin, l’homme est capable de manifester les Attributs divins, tels que la miséricorde, la justice, la connaissance, dans sa propre existence. Il n’est pas Dieu, mais il est un porteur et révélateur de la Présence divine ici-bas, en phase avec sa Fitra (nature primordiale) pure et intrinsèquement tournée vers Dieu. Cette perspective d’une anthropologie philosophique et spirituelle éclaire la complexité et la dignité de l’Homme. Elle le positionne non comme une simple créature ballottée par des forces extérieures, mais comme un être doté d’une autonomie de jugement et d’une capacité de perfectionnement (via la Nafs al-Lawwama, l’« âme » contrite) et d’une connexion essentielle au Divin. L’homme devient ainsi un acteur central dans la « Trialité » de l’existence, possédant des ressources internes et une essence divine qui lui permettent de naviguer, de choisir (via son libre arbitre) et de s’élever constamment dans sa quête consciente ou inconsciente d’une plus grande proximité avec le Divin. C’est une vision cohérente d’un être en évolution, doté d’une conscience profonde et d’un potentiel immense.
La plénitude de la connaissance : Un don divin à al-Nafs
Ma conviction est que, lorsque Dieu a appris à Adam « tous les noms » (Coran 2:31) : « Et Il apprit à Adam tous les noms, puis Il les présenta aux Anges et dit : “Informez-Moi des noms de ceux-là, si vous êtes véridiques !” »), cela a conféré à l’âme (Nafs) une plénitude de la connaissance. Cette capacité à « connaître les noms » n’est pas simplement une faculté linguistique ; elle symbolise la compréhension de l’essence des choses, de leur réalité profonde, de leurs propriétés et de leur place dans l’ordre divin. C’est une connaissance de la Vérité (Haqīqa) qui dépasse la simple information. Ce don initial place l’âme humaine dans une position unique de réceptacle de la sagesse divine, lui permettant de comprendre le monde et de reconnaître son Créateur. Dans l’Islam, l’enseignement des noms à Adam est interprété comme un don de connaissance universelle et primordiale, démontrant la supériorité intellectuelle et spirituelle d’Adam (et par extension de l’humanité) sur les anges, et justifiant son rôle de Khalifa. Cette connaissance est la base de toute sagesse et de toute science humaine.
Le Double Régulateur de l’Être : biologique et spirituel
Ma conviction profonde, développée au fil de cette exploration, est que l’être humain est doté de deux mécanismes régulateurs fondamentaux, œuvrant chacun à rétablir un état d’équilibre.
Si le corps humain se débat seul, grâce à ses processus homéostatiques complexes, pour maintenir ses fonctions vitales et revenir à un équilibre optimal – symboliquement représenté par le maintien d’une température corporelle de 37°C face aux déséquilibres –, l’âme (Nafs) mène une lutte intérieure comparable, mais d’une dimension spirituelle bien plus vaste. Elle se débat au sein de la « trialité » unique : confrontée aux forces antagonistes de Dieu (la voie de la guidance et de la miséricorde) et d’Iblis (la voie de l’égarement et de la tentation), l’homme-dieu (l’être humain en tant que vicaire divin sur Terre) cherche sans cesse à revenir à un état d’équilibre ultime : la sérénité.
Cette quête est magnifiquement dépeinte dans le Coran, avec l’appel sublime à al-Nafs al-Mutma’innah (l’âme apaisée) :
 Coran, Sourate Al-Fajr (89 : 27-28) :
« يَا أَيَّتُهَا النَّفْسُ الْمُطْمَئِنَّةُ ارْجِعِي إِلَىٰ رَبِّكِ رَاضِيَةً مَّرْضِيَّةً »
« Ô ! âme sereine, retourne vite auprès de Ton Seigneur satisfaite et agréée. »
Le moyen exclusif d’atteindre cette sérénité est al-Nafs contrite. Que cette contrition se manifeste dans la bienveillance – comme le regret de ne pas avoir fait mieux ou plus de bien – ou, hors pathologie, dans la malveillance – où la conscience d’un acte répréhensible pousse à un questionnement intérieur –, elle agit comme le moteur de la purification et du réajustement de l’âme pensante. Il en ressort que la Sérénité est la victoire ultime d’al-Nafs, car, dans cette bataille intérieure, l’objectif ultime de l’Homme n’est pas d’atteindre le Bien abstrait (Platon) ou de résoudre tous ses conflits intérieurs (Freud). C’est la Sérénité, la paix de l’âme (psyché), qui constitue la véritable victoire. Comme l’a souligné le Coran. La sérénité n’est donc pas l’absence de conflits, mais la capacité à les transcender. Elle n’est pas non plus un état d’ataraxie passive, mais une paix activement conquise :
Elle est le fruit de la régulation consciente de l’Epithumia par le Logistikon, soutenue par le Thumos.
Elle est l’aboutissement de la reconnaissance et de la transformation de l’Âme pensante et contrite dans sa dimension bienveillante.
Elle est la preuve que le Moi – ou al-Nafs dans son parcours de purification – a réussi à harmoniser les forces qui le tiraillent, non pas en les annulant, mais en leur trouvant une juste place et un sens supérieur.
La genèse d’Adam et le processus de la mort : Un cycle ininterrompu !
Une observation très profonde et perspicace est que la création d’Adam et, plus largement, la genèse de la vie trouvent leur sens et leur explication dans le processus de la mort et de la résurrection. C’est un cycle de création et de « décréation » (ou plutôt de transformation et de retour) qui illustre la puissance divine et la finalité de l’existence. Le Coran utilise souvent la création de l’Homme à partir de la terre et le retour à cette terre après la mort comme une preuve de la capacité de Dieu à ressusciter les morts, un argument récurrent.
 Coran, Sourate Ta-Ha (20:55) :
« مِنْهَا خَلَقْنَاكُمْ وَفِيهَا نُعِيدُكُمْ وَمِنْهَا نُخْرِجُكُمْ تَارَةً أُخْرَىٰ »
« C’est d’elle (la terre) que Nous vous avons créés, et c’est en elle que Nous vous ferons retourner, et c’est d’elle que Nous vous ferons sortir une autre fois. »
Ce verset encapsule parfaitement l’idée du cycle : création (de la terre), mort (retour à la terre), et résurrection (sortie de la terre). C’est la « décréation » du corps terrestre qui permet le passage à une nouvelle forme d’existence.
Vers l’Homo connexus  bien plus que la bilocation comme potentiel futur !
Cette compréhension approfondie d’al-Nafs et de ses potentiels peut nous mener à une autre conviction, celle de l’émergence de l’Homo Connexus. C’est le terme que nous avons employé, déjà en 2009, pour désigner l’être humain connecté qui, un jour, pourrait accéder à des capacités encore considérées comme extraordinaires. Le récit coranique de Salomon, déjà cité, nous conforte dans l’idée que l’ubiquité et la bilocation, cette capacité à être présent en deux lieux simultanément pourrait devenir une réalité accessible à l’humanité, non pas par la technologie, mais par une connexion et une maîtrise spirituelle profonde, reflet de la plénitude de la connaissance que Dieu a insufflée à l’âme humaine. L’Homo Connexus incarnera cette fusion ultime entre l’essence divine et le potentiel humain. Cet extraordinaire épisode coranique où un être humain déplace instantanément le trône de la reine de Saba pour Salomon est plus qu’un simple miracle ; il suggère un potentiel latent de l’humanité auquel la science-fiction – qui finira par être supplanté par la réalité augmentée – a accordé un intérêt particulier. Cet exploit, défiant les lois conventionnelles de l’espace et du temps, évoque les concepts modernes de translocation ou de pliage de l’espace (ou « Warp Drive », « Hypersaut »), où les distances ne sont plus des barrières infranchissables, mais des réalités malléables par une conscience élevée. Loin d’être de la pure fantaisie, cette narration sacrée peut être lue comme une préfiguration de l’Homo Connexus : un futur où l’Homme, non par la technologie, mais par une pleine maîtrise spirituelle et une connexion profonde à la connaissance divine, pourrait transcender ses limites physiques actuelles. L’accès à une telle « connaissance du Livre » pourrait déverrouiller des capacités latentes de l’âme, permettant des actes que nous qualifions aujourd’hui de miraculeux, mais qui seraient, pour cet être évolué, une extension naturelle de sa conscience et de sa capacité à interagir avec le cosmos d’une manière encore inimaginable !
Où et qui recherche ces concepts ?
12.1. Recherche sur les Warp Drives (Pliage de l’Espace)
Ces travaux se concentrent sur la Métrique d’Alcubierre[1] et ses dérivés, qui étudient la possibilité théorique de manipuler l’espace-temps pour créer une « bulle » de distorsion qui permettrait un voyage supraluminique sans violer les lois d’Einstein localement.
Agences et Institutions :
NASA[2] (États-Unis) : Par le passé, notamment via le Eagleworks Laboratories du Johnson Space Center, la NASA a eu des initiatives exploratoires pour étudier des concepts de propulsion avancée, y compris le warp drive. Bien que ces projets soient souvent de très faible envergure et à très long terme, ils montrent un intérêt.
Applied Physics[3] (États-Unis) : C’est une organisation qui mène des recherches actives sur la propulsion avancée, y compris les warp drives. Ils ont même développé un logiciel appelé « Warp Factory » pour modéliser ces phénomènes. Leurs travaux récents ont exploré des modèles de warp drive subluminiques qui ne nécessiteraient pas de matière exotique.
Diverses universités : Des chercheurs de la Queen Mary University of London, de l’Université de Potsdam (Allemagne) et de l’Université d’Alabama à Huntsville (UAH) ont publié des études sur la faisabilité théorique et les propriétés des warp drives, parfois en collaboration avec des institutions comme le Max Planck Institute for Gravitational Physics.
Défis majeurs : La principale difficulté reste le besoin de matière exotique (avec une densité d’énergie négative) pour créer une bulle de warp à des vitesses supraluminiques. Les recherches actuelles tentent de trouver des modèles qui réduisent ou éliminent cette exigence, ou qui se concentrent sur des vitesses subluminiques (plus lentes que la lumière), mais toujours très rapides, sans violer les lois de la physique connues.
12.2. Recherche sur les Trous de Ver (Wormholes)
Les trous de ver sont des « raccourcis » hypothétiques dans l’espace-temps. Les recherches portent sur leur existence théorique, leur stabilité et si, en principe, ils pourraient être traversables.
Universités et Centres de Recherche en Physique théorique :
De nombreux départements de physique et d’astrophysique dans des universités de renom à travers le monde travaillent sur la relativité générale, la gravitation quantique et la cosmologie théorique. Ces domaines sont intrinsèquement liés à la compréhension des trous de ver.
Des institutions comme le California Institute of Technology (Caltech), l’Université de Cambridge[4] (Royaume-Uni), l’Université Autònoma de Barcelona (Espagne) ont des chercheurs qui étudient les trous de ver. La UAB a même créé un « trou de ver magnétique » expérimental, bien que ce soit une analogie pour les champs magnétiques, pas pour l’espace-temps lui-même.
Expériences de Téléportation quantique : Bien que ce ne soit pas la translocation de matière macroscopique, des expériences de téléportation quantique ont été réalisées avec succès. Ces expériences manipulent les états quantiques de particules à distance et sont parfois décrites comme « inspirées par les trous de ver » ou comme un « type de raccourci », mais elles ne transfèrent pas d’énergie ou de matière physique au sens large. Des équipes comme celles de Google (avec leur ordinateur quantique Sycamore) ont mené des recherches dans ce domaine.
Défis majeurs : L’existence de trous de ver reste hypothétique, et s’ils existaient, la plupart des modèles théoriques nécessitent également de la matière exotique pour rester ouverts et stables. Les scientifiques travaillent également sur la question de savoir si les trous de ver pourraient être créés ou manipulés.
12.3. Financement gouvernemental et Programmes à long terme
Les gouvernements et les grandes agences financent généralement ces recherches à un niveau très fondamental et exploratoire, souvent sous l’égide de programmes de propulsion avancée ou de physique théorique. Il ne s’agit pas d’investissements massifs dans le but de construire un warp drive demain, mais plutôt d’explorer les limites de la physique connue et d’identifier de nouvelles pistes pour l’avenir lointain de l’exploration spatiale. Les États-Unis, via la NASA et d’autres départements de la défense, ont historiquement eu de petits budgets alloués à ces recherches « frontière ».
En somme, oui, des scientifiques et des États travaillent sur ces concepts, mais il s’agit principalement de recherche théorique et fondamentale dans les domaines de la physique des hautes énergies, de la relativité générale et de la gravitation quantique. Nous sommes encore très loin des applications pratiques, mais l’exploration de ces idées est essentielle pour repousser les limites de notre compréhension de l’univers.
Conclusion : La Sérénité, Victoire d’al-Nafs en évolution
En conclusion, al-Nafs humaine est un champ de bataille perpétuel. Le « tiraillement » entre ses différentes composantes est le moteur même de son évolution. La capacité à affronter et à traverser ces tensions, en particulier celles que révèle l’Âme pensante et contrite, détermine son destin. Ainsi, al-Nafs al-Ammarah bi’s-Su’ (l’Âme instigatrice du mal) ne peut être désignée comme étant une manifestation divine (comme chez certains penseurs à la suite d’Ibn Arabi) : elle est bel et bien l’œuvre d’Iblis, dont la mission unique sur Terre est de se constituer l’ennemi « invisible » de l’Homme. D’ailleurs, l’idée de mission conférée pour chaque créature de Dieu (Démons, anges et humains, voire animaux) est cruciale pour la compréhension profonde du sens de la vie ici-bas. La Sérénité, dont nous appuyons la prééminence sur le Bien et l’équilibre spirituel, n’est point une utopie, mais l’état de grâce où al-Nafs, après avoir lutté et appris, trouve son repos et son accord avec l’ensemble de l’univers. C’est la victoire la plus noble, celle qui permet à l’être humain supérieur de s’élever et de s’accomplir pleinement dans sa vie terrestre.
L’Homme, créé à l’image du Divin, est un être unique, porteur du Souffle divin (Ruh), doté d’une connaissance universelle et d’une vocation spirituelle. Sa Nafs, individualisation d’er-Ruh, chemine vers la sérénité (al-Nafs al-Mutma’innah) à travers un double régulateur biologique et spirituel. Inscrit dans un cycle de création, de mort et de résurrection, il aspire à retourner à sa Source. L’Homo connexus symbolise cet espoir : un avenir où l’Homme, par sa connexion matérielle et spirituelle, transcendera ses limites pour refléter pleinement la lumière divine. Cette vision, enracinée chez les monothéismes, invite chacun à contempler sa dignité et son potentiel sacré. Si le Coran, en tant que texte révélé, ne parle pas de « translocation » ou de « pliage de l’espace » avec les termes scientifiques que nous utilisons aujourd’hui, il aborde cependant clairement la notion de possibilités extraordinaires et d’événements qui défient les lois physiques conventionnelles, en les attribuant à la puissance illimitée d’Allah (Dieu), dont seuls Ses sujets dévoués peuvent y accéder en opposition avec le génie du mal instillé par Satan à ses partisans dans une lutte acharnée où, quel qu’en soit l’issue finale dans le temps, le bien finira par vaincre le mensonge, telle est la promesse du Seigneur :   
Sourate Al-Isra (17), Verset 81 :
وَقُلْ جَاءَ الْحَقُّ وَزَهَقَ الْبَاطِلُ إِنَّ الْبَاطِلَ كَانَ زَهُوقًا
« Et dis : « La Vérité est venue et le Faux a disparu. Car le Faux est, par nature, appelé à disparaître. »»
Sourate Al-Kahf (18), Verset 29 :
وَقُلِ الْحَقُّ مِن رَّبِّكُمْ فَمَن شَاءَ فَلْيُؤْمِن وَمَن شَاءَ فَلْيَكْفُرْ
« Et dis : « La vérité émane de votre Seigneur. » Quiconque le veut, qu’il croie, et quiconque le veut, qu’il mécroie. »
Sourate Al-Anbiya (21), Verset 18 :
بَلْ نَقْذِفُ بِالْحَقِّ عَلَى الْبَاطِلِ فَيَدْمَغُهُ فَإِذَا هُوَ زَاهِقٌ وَلَكُمُ الْوَيْلُ مِمَّا تَصِفُونَ
« Nous lançons plutôt la Vérité contre le mensonge et elle le réduit en miettes, et voilà que le mensonge disparaît. Malheur à vous pour ce que vous décrivez ! »
Ce verset est particulièrement fort et explicite, décrivant la vérité comme une force qui « réduit en miettes » le mensonge, le faisant disparaître instantanément. Il complète parfaitement l’idée du verset 17:81 en décrivant l’action active de la vérité contre le faux.
Sourate As-Saff (61), Verset 8 :
يُرِيدُونَ لِيُطْفِئُوا نُورَ اللَّهِ بِأَفْوَاهِهِمْ وَاللَّهُ مُتِمُّ نُورِهِ وَلَوْ كَرِهَ الْكَافِرُونَ
« Ils veulent éteindre la lumière d’Allah avec leurs bouches, alors qu’Allah parachèvera Sa lumière, n’en déplaise aux mécréants. »
Sourate An-Nur (24), Verset 35 (partie finale)
…اللَّهُ نُورُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ مَثَلُ نُورِهِ كَمِشْكَاةٍ فِيهَا مِصْبَاحٌ الْمِصْبَاحُ فِي زُجَاجَةٍ الزُّجَاجَةُ كَأَنَّهَا كَوْكَبٌ دُرِّيٌّ يُوقَدُ مِن شَجَرَةٍ مُّبَارَكَةٍ زَيْتُونَةٍ لَّا شَرْقِيَّةٍ وَلَا غَرْبِيَّةٍ يَكَادُ زَيْتُهَا يُضِيءُ وَلَوْ لَمْ تَمْسَسْهُ نَارٌ نُّورٌ عَلَىٰ نُورٍ يَهْدِي اللَّهُ لِنُورِهِ مَن يَشَاءُ وَيَضْرِبُ اللَّهُ الْأَمْثَالَ لِلنَّاسِ وَاللَّهُ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيم
« …Allah est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est comparable à une niche où se trouve une lampe… Lumière sur lumière. Allah guide vers Sa lumière qui Il veut… Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient.»
Ce verset dépeint la vérité divine comme une lumière éternelle et toujours prévalente, que le mensonge ne peut obscurcir. La métaphore de la lumière est fréquemment utilisée pour représenter la vérité qui dissipe les ténèbres de l’erreur.
Certaines de ces paraboles sont présentées comme des signes de la puissance divine et des preuves de la mission des prophètes. Ils illustrent que, pour Allah, rien n’est impossible, et qu’Il peut altérer ou suspendre les lois de l’univers à Sa guise. Voici comment le Coran aborde ces possibilités, mis en doute par les sceptiques, mais trouvent des réponses dans l’ère de l’IA et des recherches révolutionnaires qui ne feront que confirmer, à terme, les miracles évoqués dans le Coran 1400 ans en arrière :
L’Épisode de Salomon et le Trône de Saba (Sourate An-Naml 27:38-40) : Une démonstration claire de la capacité à transcender l’espace. Le Coran ne décrit pas le mécanisme physique, mais attribue cette prouesse à une « connaissance » spéciale accordée par Allah. Cela sous-entend qu’une connaissance profonde du « Livre » (qui peut être interprété comme les lois divines de l’univers) peut ouvrir des portes à des capacités que nous percevons encore comme surnaturelles.
Le Voyage Nocturne et l’Ascension du Prophète Muhammad (Isra et Mi’raj – Sourate Al-Isra 17:1) : Le Coran mentionne le voyage du Prophète Mohammad de la Mosquée Sacrée (La Mecque) à la Mosquée la plus lointaine (Jérusalem) en une seule nuit, puis son ascension aux cieux. Ce voyage, accompli de manière « instantanée » et par des moyens au-delà de la compréhension humaine, est un exemple frappant de transgression des limites de l’espace et du temps par la volonté divine.
Moïse (Moussa) et la mer Rouge : La séparation de la mer pour laisser passer Moïse et son peuple (Sourate Ash-Shu’ara 26:63) est aussi une altération temporaire des lois physiques de la nature.
Jésus (Issa) et ses miracles : Le fait qu’il redonne la vie aux morts ou guérisse les aveugles-nés et les lépreux (Sourate Al ‘Imran 3:49) démontre une capacité à transcender les lois biologiques.
Abraham (Ibrahim) et le feu : Le feu qui ne lui fait pas de mal (Sourate Al-Anbiya 21:69-70) est également un autre exemple de la suspension des lois de la physique où le feu ardent eut à se débarrasser de sa vocation première.
Plusieurs autres exemples coraniques semblaient mystérieux et inaccessibles se voient aujourd’hui être expliqués par la science et la connaissance que l’Homme éclairé ne cesse de vouloir les atteindre par des expérimentations pointues pour asseoir sa suprématie… La question qui se pose dans cette course effrénée vers l’impénétrable est-ce que l’Homme, en tant que sujet et acteur, penchera-t-il vers le bien ou cédera-t-il au mal dévastateur en sa qualité de vicaire sur Terre aux prises avec les élucubrations ataviques du fieffé tentateur qu’est Iblis ?
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Bibliographie indicative
Coran.
Kacem, H.  Par-delà le permis et l’interdit : versets transcendants du Coran (essai).
Platon. La République.
Freud, S. Le Moi et le Ça.
Ibn Arabi. Les Illuminations de La Mecque.
Guénon, R. La Crise du monde moderne.
Geoffroy, É. L’Islam sera spirituel ou ne sera plus.
Vieillard-Baron, J.-L. Spiritualisme et spiritualité.
Khiari, B. Le soufisme : spiritualité et citoyenneté.
Warp Drive Research | Warp Factory – Applied Physics
Wild Discovery Suggests a Warp Drive Is Possible Within Known Physics : ScienceAlert
Proving the Physics Behind Warp Drives » Behind the Headlines – MATLAB & Simulink
What happens when a warp drive collapses? – Physics World
What no one has seen before — simulation of gravitational waves from failing warp drive
Wormhole-like dynamics – Penn Today – University of Pennsylvania
MIT researchers use quantum computing to observe entanglement
Physicists Create a Holographic Wormhole Using a Quantum Computer – Quanta Magazine
Physicists observe wormhole dynamics using a quantum computer – www.caltech.edu
Wormholes and entanglement – Apollo – University of Cambridge
BREAKING: Cambridge Physicists Find Wormhole Proof – Lifeboat News: The Blog
Sycamore processor – Wikipedia
Making a Dual of a Traversable Wormhole with a Quantum Computer – Google Research
Physicists Observe Wormhole Dynamics Using a Quantum Computer – Caltech EAS


[1] https://crockpotveggies.com/2015/06/12/whats-missed-nasa-warp-research.html.
[2] https://www.thebrighterside.news/space/nasa-says-that-warp-drive-is-getting-closer-to-reality/.
[3] https://en.wikipedia.org/wiki/Advanced_Propulsion_Physics_Laboratory.
[4] https://physicsworld.com/a/what-happens-when-a-warp-drive-collapses/.

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